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Religion et Philosophie

Posted by alhayetamal on 22 April 2007

Depuis la deuxième moitié du 19ème siècle, plusieurs tendances réformistes sont apparues. Leur but est de comprendre les causes des crises que la civilisation arabo-musulmane a connues, et de proposer des solutions qui permettront à cette civilisation de vaincre ses faiblesses et de relever les défis du monde moderne pour pouvoir évoluer.Parmi les sujets qui étaient traités par ces réformistes, on trouve la question de la concordance entre la religion et la philosophie. Est ce que la foi et la raison sont en contradiction?

En lisant ce que certains réformistes ont écrit, j’ai découvert que ces derniers donnaient beaucoup d’importance à la philosophie tout en gardant la religion comme première référence. Dans certains articles, ils mettent en évidence l’importance de la philosophie dans le progrès des peuples. Ils ont relevé que chacune des sciences a un objectif circonscrit, et ils ont ensuite établit une sorte de hiérarchie des sciences au sommet de laquelle ils placent la philosophie.

Al Afghani par exemple dit qu’il est indispensable qu’il y ait une science mère qui puisse être considérée comme l’âme collective de toutes les autres sciences, afin de pouvoir les sauvegarder et les utiliser selon les besoins tout en donnant à chacune d’elle la possibilité de progresser. Or, la seule science qui puisse prétendre constituer l’âme collective, la force préservatrice et la cause de survie des autres est la philosophie (al hekmah) car elle traite de tout et de manière générale. C’est elle qui indique à l’homme ses besoins, qui explique la raison d’être des sciences tout en ayant recours à chacune d’elle dans son propre domaine. Si un peuple ignore la philosophie, en admettant même qu’il ait des connaissances dans toutes les autres disciplines scientifiques, il lui est impossible de sauvegarder, pendant plus d’un siècle, la vie des sciences dont il a connaissance.C’est par la philosophie que l’homme peut échapper à la bassesse et à l’animalité. Elle est l’acheminement de celui-ci vers le grand espace des sensations humaines et c’est elle qui le libère de sa sauvagerie, de sa barbarie, de l’obscurantisme et de l’ignorance.La philosophie permet à l’homme de devenir homme. Par elle l’existence humaine, nourrie de la sainte raison, mène à leur accomplissement, l’esprit, l’âme et la manière de vivre. La philosophie est alors ce par quoi l’homme quitte le cercle de la bestialité pour agir de façon rationnelle. Elle est ce qui permet aux tribus et communautés primitives d’acquérir une civilisation, une culture et une civilité. Un peuple doté d’esprit philosophique, même s’il est dans l’ignorance de disciplines scientifiques particulières, se trouve grâce à cet esprit philosophique, prêt à acquérir des connaissances dans divers domaines scientifiques.

Les premiers musulmans étaient étrangers à toutes les connaissances scientifiques, mais ils avaient pu, grâce à l’islam, acquérir un esprit philosophique qui leur donnait la possibilité d’être écoutés dans la discussion des affaires mondiales. Qui ne possèderait la moindre connaissance de la science historique saurait que, dans les temps passés, aucun peuple n’était plus loin de la civilisation et aucun ne menait une vie plus primitive et plus sauvage que le peuple arabe. Pour toute connaissance, il ne possédait autrefois que quelques poèmes dus à l’imagination et il ignorait tout des activités sublimes de la pensée, des perceptions générales et rationnelles des connaissances philosophiques et cela jusqu’à ce que le Dieu ait révélé le Coran au Prophète Mohammed. Dans ce Livre, après avoir invité les hommes à croire à l’unité de Dieu, à confesser leur foi dans les prophètes qui sont les messagers de Dieu, Il a blâmé en termes sévères l’ignorance, la sottise, l’aveuglement et obscurantisme. De même, à plusieurs reprises, Il a sévèrement critiqué le scepticisme et les cultes d’imitation. Par contre, Il a souvent loué avec éloquence la science, la philosophie, la connaissance, la pénétration, la réflexion et la clairvoyance.

On peut donc conclure qu’il n’y aucune contradiction entre la religion et la philosophie. Au contraire, la révélation coranique a permis la naissance de l’esprit philosophique chez les arabes, et elle fut la source du dynamisme de la raison, car elle les engage à comprendre le monde, à chercher, à analyser et à expliquer.Mais comment expliquer alors l’état de faiblesse de la civilisation arabo-musulmane aujourd’hui? Est ce que c’est le résultat de la perte de cet esprit philosophique? Et cette paresse intellectuelle qui nous envahi n’est elle pas le résultat de notre éloignement de nos références et de nos repères?

Référence : Aux sources du renouveau musulman – Tariq Ramadan

4 Responses to “Religion et Philosophie”

  1. hamza said

    Salam
    Je vais essayer de répondre aux questions que tu as posées.
    Si on regarde bien l’évolution des sciences et de la civilisation musulmane, on trouve une apogée montante au début. Des sciences apparaissent et progressent, une vrai vie intellectuelle et même philosophique qui a vu le jour et a évolué. Sauf que à un certain moment (on peut dire à partir du 6ème ou 7ème siècle de l’Hégire) On est arrivée à une overdose de science qu’on a commencé à écrire des explications de livres ou d’explication d’explication et des répliques de livres et réplique de répliques. En soi ça enrichis mais si ça devient l’activité principale ça crée une atmosphère de stagnation intellectuelle et une redéfinition et rediscussion sur des concepts déjà établis. Je pense que c’est cette overdose mal gérée qui a créé la stagnation puis la paresse et le recul de cette civilisation rayonnante.
    Le problème (enfin que je vois) avec les réformateurs du 19ème et 20ème siècle tels que Al Afghani ou Mohammed Abda, n’est pas dans leur vision de la réforme qui est idyllique mais le fait qu’ils n’ont pas su la faire passer. C’est aussi simple un philosophe et un agriculteur ne peuvent pas se mettre d’accord ni même dialoguer correctement à cause du langage différent. Or ces réformateurs n’ont pas tenu compte de ça ce qui a fait que leur message s’est heurté à un peuple qui ne suit pas et qui s’arrête sur des futilités.
    La question que je me pose après la lecture de cet article est; qu’est-ce qui est plus urgent ou prioritaire faire renaître nos références et nos repères (comme tu le dis) au sein de la société ou changer le discours réformateur et l’adapter à la société ? Il est évident qu’une fossée est bien tracé entre la société et le discours réformateur quelque discours qu’il soit.

  2. alhayetamal said

    Je suis d’accord avec toi sur le fait que les discours de certains réformateurs ne sont pas adaptés à la société.
    Pour Al-afghani c’était un choix qu’il a fait dès le début. Il a choisi de s’adresser à une minorité qui possède le pouvoir au lieu de s’adresser au peuple. Mais à la fin il s’est rendu compte que ce n’était pas la meilleure voix à suivre. Dans une dernière lettre qu’il adresse à un ami, il écrit :”N’eut-il pas mieux valu que je sème le grain de mes idées dans les terres fertiles de la pensée populaire plutôt que dans les terres arides des cours royales? Tout pousse et s’épanouit dans la première et tout pourrit dans la seconde”.

    “Qu’est-ce qui est plus urgent ou prioritaire faire renaître nos références et nos repères au sein de la société ou changer le discours réformateur et l’adapter à la société ?”
    Je pense qu’il est indispensable d’adapter les discours des réformateurs pour faire passer les idées à la société. Mais il faut aussi que ces idées soient basées sur nos références.

  3. chams said

    essalamou alaykom

    1er point
    Je pense que le travail d’Al Afghani a ete tres positif et fructueux.C’est vrai qu’il n’a pas donne ses fruits dans l’immediat(parce qu’il a choisi de s’adresser a une elite et non pas a toutes les classes sociales) mais il est reste une reference pour tous les reformateurs qui sont venus apres lui ,je vais vous donner qlqs exemples des fruits de sa reforme:
    *Ibn Badis,Mohamed Ikbal,Rachid Rida,Said Nursi,Hassan Al Banna etaient des disciples de Mohamed Abdou disciple d’Al Afghani.
    *Ces reformateurs ont contribue a un mouvement intellectuel tres fecond et une prise de conscience populaire dans differents pays:
    Ibn Badis:Algerie,France…
    Mohamed Ikbal:Pakistan,Inde.
    Said Nursi:Turquie
    Rachid Reda,Hassan Al Banna:Egypte,moyen orient

    2nd point
    Je pense que la paresse intellectuelle est la cause de l’eloignement de nos refernces et l’incomprehension de la source et la lumiere qui a eclaire la voie aux premiers musulmans .Cette incomprehension est la cause de la perte de l’esprit philosophique du message de l’islam.
    Je vous donne un exemple simple dans un autre domaine pour montrer que la comprehension de l’esprit philosophique du message l’islam est la source d’une comprehension plus profonde et une application plus rigoureuse de nos refernces :
    Un aspect philosophique fondamental de la propriete en Islam est “LA propriete est a Dieu” ‘Almulku lileh'(C’est a dire tout ce que j’ai n’est pas a moi mais a Dieu seul ).Lorsque les compagnons ont assimile ce principe philosophique ils ont fait des grands sacrifices ,on a vu meme certains donner tout ce qu’ils possedaient fi sabili illeh. Est ce que vous pensez qu’one est capable de refaire de tels sacrifices sans assimiler ce principe philosophique?

  4. ysengrimus said

    Il faut de fait prendre parti clairement sur ces questions de religion

    http://ysengrimus.wordpress.com/2008/10/29/l%E2%80%99atheisme-doit-il-militer/

    On a effectivement assez trainé en la matière…
    Paul Laurendeau

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